Édition du lundi 26 mars 2012
Risques liés aux emprunts des collectivités locales: Philippe Richert dresse un bilan des initiatives prises à la suite du rapport de la commission d'enquête parlementaire
En réponse à un député (1) qui désirait connaître les mesures qu'il entend mettre en Å“uvre afin d'améliorer la maîtrise des risques liés aux emprunts des collectivités locales, le ministre chargé des collectivités territoriales a dressé un bilan des initiatives prises «qui convergent avec les conclusions du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les produits financiers à risque souscrits par les acteurs publics locaux rendu public le 15 décembre 2011». (Sur ce rapport, voir Maire Info du 16 décembre 2011.)
Il indique que, dans «un premier temps», afin de fiabiliser «la connaissance de produits à risque détenus par les collectivités territoriales et les établissements publics locaux», il a lancé le 5 septembre 2011 «un recensement par l'ensemble des préfectures de tous les emprunts classés à partir de 4, à partir de D ou hors charte dans la typologie élaborée par Eric Gissler». En outre, la ministre du Budget a demandé «aux services locaux des finances publiques de recenser tous les emprunts indexés sur parité de change avec le franc suisse. Ces deux recensements serviront de base à l'élaboration d'un rapport au Parlement qui sera remis au plus tard le 1er juin 2012 (article 5 de la loi de finances rectificative 2011 n°3)».
Du point de vue de l'amélioration de l'information financière, après une première série d'arrêtés comptables pris le 16 décembre 2010, le Gouvernement a «de nouveau enrichi les annexes relatives à l'état de la dette dans les arrêtés d'actualisation des instructions budgétaires et comptables publiés fin décembre 2011 en vue d'une meilleure appréciation du risque de chaque ligne de crédit, renforçant ainsi la fiabilité et la sincérité des écritures».
Il indique aussi que «le Gouvernement est favorable à l'obligation d'établir un rapport sur l'état de la dette et d'organiser un débat devant les assemblées sur ce point lors de la discussion budgétaire». Cette mesure rejoint l'esprit de l'article 108 de la loi de finances pour 2012, «qui prévoit la transmission au représentant de l'Etat, par les collectivités de plus de 50.000 habitants, d'un rapport portant notamment sur l'endettement, et la remise d'un rapport au Parlement chaque année».
Sur le plan juridique et comptable, il informe le député que «la proposition visant à imposer une provision sur les emprunts structurés pour les risques pris fait l'objet d'une expertise approfondie du Conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP)».
S'agissant de la question de l'interdiction de certains produits financiers pour les entités locales, «le Gouvernement prend acte de la proposition faite par la commission d'enquête parlementaire et il est prêt à engager la discussion avec les associations d'élus locaux sur le périmètre de ces produits. La question de la formalisation du résultat de cette discussion (accord de place ou disposition législative) est toujours à l'étude».
Enfin, le bilan de la mission confiée à Eric Gissler a montré «que la médiation a permis, dans un certain nombre de cas, de trouver des solutions et d'enrayer le risque financier qui pèse sur ces collectivités. Le Gouvernement a donc souhaité prolonger et renforcer ce dispositif et envisage d'étendre la médiation aux organismes de logement social. Une gestion individuelle et immédiate des dossiers paraît plus efficiente au Gouvernement afin de tenir compte de la situation financière globale de chacune des collectivités concernées et d'assurer la compatibilité de ce dispositif avec le principe de libre administration des collectivités territoriales».
(1) Question écrite n° 115840, de Francis Saint-Léger, député de la Lozère, réponse publiée au JO le: 20/03/2012
Pour accéder à la question, utiliser le lien ci-dessous.
Il indique que, dans «un premier temps», afin de fiabiliser «la connaissance de produits à risque détenus par les collectivités territoriales et les établissements publics locaux», il a lancé le 5 septembre 2011 «un recensement par l'ensemble des préfectures de tous les emprunts classés à partir de 4, à partir de D ou hors charte dans la typologie élaborée par Eric Gissler». En outre, la ministre du Budget a demandé «aux services locaux des finances publiques de recenser tous les emprunts indexés sur parité de change avec le franc suisse. Ces deux recensements serviront de base à l'élaboration d'un rapport au Parlement qui sera remis au plus tard le 1er juin 2012 (article 5 de la loi de finances rectificative 2011 n°3)».
Du point de vue de l'amélioration de l'information financière, après une première série d'arrêtés comptables pris le 16 décembre 2010, le Gouvernement a «de nouveau enrichi les annexes relatives à l'état de la dette dans les arrêtés d'actualisation des instructions budgétaires et comptables publiés fin décembre 2011 en vue d'une meilleure appréciation du risque de chaque ligne de crédit, renforçant ainsi la fiabilité et la sincérité des écritures».
Il indique aussi que «le Gouvernement est favorable à l'obligation d'établir un rapport sur l'état de la dette et d'organiser un débat devant les assemblées sur ce point lors de la discussion budgétaire». Cette mesure rejoint l'esprit de l'article 108 de la loi de finances pour 2012, «qui prévoit la transmission au représentant de l'Etat, par les collectivités de plus de 50.000 habitants, d'un rapport portant notamment sur l'endettement, et la remise d'un rapport au Parlement chaque année».
Sur le plan juridique et comptable, il informe le député que «la proposition visant à imposer une provision sur les emprunts structurés pour les risques pris fait l'objet d'une expertise approfondie du Conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP)».
S'agissant de la question de l'interdiction de certains produits financiers pour les entités locales, «le Gouvernement prend acte de la proposition faite par la commission d'enquête parlementaire et il est prêt à engager la discussion avec les associations d'élus locaux sur le périmètre de ces produits. La question de la formalisation du résultat de cette discussion (accord de place ou disposition législative) est toujours à l'étude».
Enfin, le bilan de la mission confiée à Eric Gissler a montré «que la médiation a permis, dans un certain nombre de cas, de trouver des solutions et d'enrayer le risque financier qui pèse sur ces collectivités. Le Gouvernement a donc souhaité prolonger et renforcer ce dispositif et envisage d'étendre la médiation aux organismes de logement social. Une gestion individuelle et immédiate des dossiers paraît plus efficiente au Gouvernement afin de tenir compte de la situation financière globale de chacune des collectivités concernées et d'assurer la compatibilité de ce dispositif avec le principe de libre administration des collectivités territoriales».
(1) Question écrite n° 115840, de Francis Saint-Léger, député de la Lozère, réponse publiée au JO le: 20/03/2012
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